“Aren’t We All a Little Bit Autistic?” No. And Here’s Why That’s a Problem.
- Marie-Pier Leroux

- Jul 9
- 6 min read
You’ve probably heard it. You may have even said it, in a moment of attempted empathy, connection, or maybe just awkwardness:
“Aren’t we all a little bit autistic?”
As an autistic person, I want to be very clear: no, we are not all a little bit autistic. And saying that isn’t comforting. It’s erasing.
I get the impulse. You recognize something familiar in an autistic trait, maybe you don’t like loud noises, or you prefer a routine, or you get really into your hobbies. Great. Welcome to being human. But that doesn’t mean you’re autistic. And it doesn’t mean we’re all “just a little bit on the spectrum.”
Here’s the thing: that phrase, even when well-intentioned, does real harm. It flattens and trivializes an entire neurotype, one that many of us have fought to have recognized, understood, and respected. When someone says “we’re all a little autistic,” they’re usually responding to a trait that seems socially acceptable or even cute. But autism isn’t a quirk. It’s a lifelong, deeply ingrained way of experiencing the world, and it often comes with significant challenges, especially in a society that isn’t designed for neurodivergent people.
When you say we’re “all a little autistic,” you’re erasing those challenges. You’re saying that my communication struggles, my sensory overloads, my burnout, my need for support… those aren’t unique or significant, they’re just regular human stuff. That invalidation stings. It erases the hard-earned self-understanding that comes with recognizing oneself as autistic in a world that constantly says you’re “too much,” “too sensitive,” or “not trying hard enough.”
Autism isn’t a mood or a moment. It’s not something you slip into when you need quiet time or find a new obsession. It’s a neurotype, a framework that affects how I process language, relationships, sensations, emotions, expectations. It can’t be reduced to “liking routine” or “not liking small talk.” Sure, those things might overlap with non-autistic experiences, but they’re not the same. The depth, frequency, intensity, and consequences differ. Being tired of socializing after a long day is not the same as being completely overwhelmed by the unspoken rules of a conversation. Liking things a certain way is not the same as melting down when your environment changes suddenly. And enjoying a niche interest is not the same as having it be your lifeline, your grounding force, your way of connecting with the world.
Another issue with this phrase is that it reinforces stereotypes. It implies that autism is just an amplified version of what everyone experiences, which plays into the “Rain Man” mythos or the “quirky genius” trope. But autism is diverse. It includes people with significant support needs, non-speaking autistic people, autistic people with intellectual disabilities, and those who don’t fit society’s narrow expectations of what “autistic” looks like. When you say “we’re all a little bit autistic,” you’re usually not thinking about us. You’re thinking of someone socially awkward but still palatable, someone “weird” in a way that doesn’t inconvenience anyone too much.
The phrase also lets people off the hook. If “everyone’s a little autistic,” then no one has to make accommodations. No one has to examine how ableism shapes schools, workplaces, healthcare, or social services. No one has to reflect on how we expect autistic people to mask, bend, perform, and burn out to fit in. If we’re all the same, then no one needs support, and that logic leaves autistic people stranded.
But here’s the truth: it’s okay if you don’t relate to my experience. You don’t need to find the autistic parts of yourself to care about autistic people. In fact, empathy that starts with listening instead of projecting is so much more powerful. It’s okay, good, even, to say:
“That’s not my experience, but I believe you. And I want to understand.”
So no, we’re not all a little bit autistic. And that’s okay. We don’t need sameness to justify respect.
We just need you to stop erasing us when we show you who we are.
« On est tous un peu autistes, non ? » Non. Et voici pourquoi c’est un problème.
Tu l’as probablement déjà entendu. Tu l’as peut-être même déjà dit, dans un élan d’empathie, de connexion ou simplement de malaise :
« On est tous un peu autistes, non ? »
En tant que personne autiste, je veux être très claire : non, nous ne sommes pas tous un peu autistes. Et dire ça, ce n’est pas rassurant. C’est effaçant.
Je comprends l’élan. Tu reconnais quelque chose de familier dans un trait autistique. Peut-être que tu n’aimes pas les bruits forts, que tu préfères avoir une routine ou que tu te passionnes pour tes loisirs. Super. Bienvenue dans l’humanité. Mais ça ne veut pas dire que tu es autiste. Et ça ne veut pas dire que nous sommes tous « un peu sur le spectre ».
Le problème, c’est que cette phrase, même quand elle part d’une bonne intention, fait réellement du tort. Elle aplatit et banalise un neurotype complet, pour lequel plusieurs d’entre nous se battent afin qu’il soit reconnu, compris et respecté. Quand quelqu’un dit « on est tous un peu autistes », il réagit généralement à un trait socialement acceptable, voire considéré comme mignon. Mais l’autisme, ce n’est pas une bizarrerie. C’est une manière de vivre le monde profondément enracinée, présente toute la vie, et elle vient souvent avec des défis importants, surtout dans une société qui n’est pas conçue pour les personnes neurodivergentes.
Quand tu dis qu’on est tous un peu autistes, tu effaces ces défis. Tu dis que mes difficultés à communiquer, mes surcharges sensorielles, mes épuisements, mes besoins de soutien… ne sont ni uniques ni significatifs. Tu les réduis à de simples expériences humaines banales. Et cette invalidation fait mal. Elle efface tout le cheminement intérieur qui vient avec le fait de se reconnaître comme personne autiste dans un monde qui te dit constamment que tu es « trop », « trop sensible » ou que tu « ne fais pas assez d’efforts ».
L’autisme, ce n’est ni une humeur ni un moment. Ce n’est pas quelque chose dans lequel tu entres quand tu as besoin de silence ou que tu te trouves une nouvelle obsession. C’est un neurotype, une façon particulière de traiter le langage, les relations, les sensations, les émotions, les attentes. On ne peut pas le réduire à « aimer sa routine » ou « ne pas aimer le small talk ». Oui, certains traits peuvent se recouper avec des expériences non autistes, mais ce n’est pas la même chose. La profondeur, la fréquence, l’intensité, les conséquences, tout ça diffère. Être fatigué·e de socialiser après une longue journée n’est pas la même chose que se sentir complètement dépassé·e par les règles sociales implicites d’une conversation. Aimer que les choses soient faites d’une certaine manière n’est pas la même chose que faire une crise parce que ton environnement a changé soudainement. Et aimer un intérêt de niche n’est pas la même chose qu’en dépendre pour fonctionner, se recentrer ou se connecter au monde.
Un autre problème avec cette phrase, c’est qu’elle renforce les stéréotypes. Elle implique que l’autisme est juste une version amplifiée de ce que tout le monde vit, ce qui alimente les mythes façon Rain Man ou les clichés du génie excentrique. Mais l’autisme est divers. Il inclut des personnes ayant des besoins importants en soutien, des personnes autistes non parlantes, des personnes autistes avec une déficience intellectuelle, et d’autres qui ne correspondent pas aux attentes étroites de la société sur ce à quoi une personne autiste est censée ressembler. Quand tu dis « on est tous un peu autistes », tu ne penses généralement pas à nous. Tu penses à quelqu’un d’un peu maladroit·e socialement, mais quand même acceptable. Quelqu’un de bizarre, mais pas trop dérangeant.
Et cette phrase, en plus, elle déresponsabilise. Si tout le monde est un peu autiste, alors plus personne n’a besoin de faire d’accommodements. Plus personne n’a à se questionner sur le validisme qui façonne l’école, le travail, les soins de santé, les services sociaux. Plus personne n’a à réfléchir à la manière dont on exige des personnes autistes qu’elles camouflent leurs traits, s’adaptent, performent, s’épuisent pour être acceptées. Si nous sommes tous pareils, alors personne n’a besoin de soutien, et cette logique-là abandonne les personnes autistes.
Mais voici la vérité : c’est correct si tu ne te reconnais pas dans mon expérience. Tu n’as pas besoin de chercher des bouts d’autisme en toi pour te soucier des personnes autistes. En fait, l’empathie qui commence par écouter, au lieu de projeter, est mille fois plus puissante. Et c’est tout à fait correct, même souhaitable, de dire :
« Ce n’est pas mon vécu, mais je te crois. Et je veux comprendre. »
Alors non, nous ne sommes pas tous un peu autistes. Et c’est bien comme ça.
Nous n’avons pas besoin d’être semblables pour mériter le respect.
Nous avons juste besoin que tu cesses de nous effacer quand on te montre qui on est.
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